lundi 2 mai 2011

Histoire

Les origines de la Confédération suisse

À l'âge du fer, les civilisations celtiques de Hallstatt et de La Tène se développent. Annexée par Rome au Ier siècle, la future Suisse est envahie au Vème siècle par les peuples burgondes à l'ouest et alamans à l'est. Les uns se fondent rapidement dans une population romanisée (Suisse romande), tandis que les autres conservent leur spécificité linguistique (Suisse alémanique). Dominée par les Francs à partir du VIème siècle, la région est progressivement christianisée du VIIème au IXème siècle Après le démembrement de l'Empire carolingien, elle appartient au royaume de Bourgogne (888) et passe avec lui au Saint Empire (1032). Au milieu du XIIIème siècle, les Habsbourg contrôlent toute la Suisse centrale et occidentale. Contre leur pouvoir, les paysans sollicitent de l'empereur des lettres de franchise. Mais l'élection de Rodolphe de Habsbourg à l'Empire (1273) rend vain ce recours. À la mort de Rodolphe, dans des circonstances devenues légendaires (Guillaume Tell), les trois cantons forestiers (Waldstätte) de Schwyz, Uri et Unterwald se lient en un pacte perpétuel pour défendre leurs libertés (août 1291). Ce pacte perpétuel est l'acte de naissance de la Confédération suisse.

Affermissement et émancipation de la Confédération (1291-1513).


Après la victoire de Morgarten contre le duc Léopold d'Autriche (15 nov. 1315), le pacte est renouvelé à Brunnen le 9 déc. 1315. Lucerne (1332), Zurich (1351), Glaris et Zoug (1352) et enfin Berne (1353) s'allient aux trois cantons primitifs pour former la Confédération des huit cantons, dont les Habsbourg doivent reconnaître l'indépendance en 1389. De nouvelles acquisitions (le Valais, Neuchâtel, Appenzell, Saint-Gall, Schaffhouse, Bienne, Mulhouse et Soleure) participent selon divers statuts à l'ensemble confédéré. Des rivalités éclatent entre les cantons, mais Berne parvient à les entraîner tous dans la guerre contre Charles le Téméraire, qui se solde par les victoires suisses de Grandson et Morat (1476). Cependant, la paix intérieure n'est rétablie qu'en 1401. Soleure et Fribourg entrent alors dans la Confédération, dont l'indépendance est reconnue par l'empereur Maximilien au traité de Bâle (1499). Après l'entrée de Bâle et de Schaffhouse (1501) puis d'Appenzell (1513) dans la Confédération, celle-ci compte désormais treize cantons. Après leur défaite contre les Français en Italie, à Marignan (1515), les cantons renoncent à intervenir dans les affaires étrangères. François Ier leur accorde l'avantageuse paix perpétuelle de Fribourg (1516).


De la Réforme à la Révolution française

Introduite dès 1519 à Zurich par Ulrich Zwingli, la réforme donne lieu à une guerre civile opposant les cantons montagnards (Uri, Schwyz, Unterwald, Lucerne, Zoug) ainsi que Fribourg et Soleure, demeurés catholiques, au reste des cantons acquis au protestantisme. Les catholiques battent les protestants en 1531 à Kappel. Un équilibre s'établit : sept cantons catholiques, quatre réformés et deux mixtes. Genève devient, sous l'influence de Calvin, arrivé en 1536, la « Rome du protestantisme ». En 1648, les traités de Westphalie reconnaissent de jure l'indépendance de la Confédération. À partir de la seconde moitié du XVIIème s. s'ouvre une période de prospérité et de paix relatives. Les cantons citadins deviennent nettement oligarchiques et les anciennes structures communautaires des cantons ruraux tombent en désuétude. De nouveaux antagonismes apparaissent avec la diffusion des idées des Lumières. La Révolution française obtient un large écho : en 1792, l'oligarchie est renversée à Genève et la France occupe l'évêché de Bâle. S'appuyant sur le Club helvétique, animé par La Harpe, et sur la propagande démocratique de Pierre Ochs, le Directoire intervient dans le pays de Vaud en 1798. Une République helvétique, dotée d'une Constitution unitaire, est imposée par Paris, mais devient très vite ingouvernable. En février 1803, Bonaparte ratifie l'Acte de médiation, qui restaure l'organisation confédérale.

De la Restauration au libéralisme (1815-1848)

L'effondrement napoléonien entraîne l'abrogation de l'Acte de médiation par la Diète (déc. 1813). Sous les auspices du congrès de Vienne qui reconnaît la neutralité perpétuelle de la Suisse, vingt-deux cantons concluent un nouveau pacte confédéral (août 1815). En effet, aux treize cantons traditionnels se sont joints ceux de Saint-Gall, des Grisons, d'Argovie, de Thurgovie, du Tessin, de Vaud, du Valais, de Neuchâtel, et de Genève. Après 1830, douze cantons adoptent des constitutions libérales. Les autres cantons (surtout catholiques) forment une alliance séparée, le Sonderbund, qui est réprimée militairement en 1847.

De 1848 à nos jours


En septembre 1848, une nouvelle Constitution fait de la Suisse un véritable État fédératif, doté d'un gouvernement central siégeant à Berne, le Conseil fédéral. Le pays adopte ensuite les droits de « référendum » (1874) et d'initiative. (1891). La neutralité et la vocation humanitaire de la Suisse, dont est originaire le fondateur de la Croix-Rouge, Henri Dunant, sont respectées lors des conflits de 1870-1871, 1914-1918 et 1939-1945. Après 1945, la Confédération connaît trente années de prospérité. Sur le plan politique, les partis (socialiste, radical-démocratique et conservateur chrétien social) se partagent la prédominance au Conseil fédéral. En 1974, un référendum rend possible la création, le 1er janvier 1979 d'un 23ème canton, celui du Jura. L'ouverture à l'Europe et la réforme des institutions dominent la vie politique du début des années 1990. La Suisse est membre de l'Association européenne de libre-échange (AELE) depuis sa création (1960). En 2002, la Suisse vote en faveur de son entrée à l'ONU, dont elle devient le 190ème État membre, mais reste toujours à l'écart de l'UE. En octobre 2003, la droite populiste et anti-européenne (l'Union démocratique du centre, dirigée par Christoph Blocher) devient la première force politique du pays.

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